Ok, j’ai beau brailler sur des dizaines de mesures, je peux rien te dire d’original qu’un autre rappeur t’aie jamais dit, parce que finalement nos plaintes sont les mêmes, on décrit la même réalité, on dénonce les mêmes problèmes titre après titre, album après album, au point que j’ai le sentiment que tout ça n’est qu’un éternel recommencement
C’est pas un genre de gimmick où je m’esclaffe
Là je m’exclame sans timinik alors cesse tes mimiques, je suis pas ton esclave
Moi je m’exclame sur beat crasseux comme l’Erika, trop lyrical pour 1 minute de silence quand Dieu blesse America
Délicats sont mes vers trempés dans la poisse, j’ai la trempe des poids lourds, le poids des mots qui ont la gouache
Le cœur à gauche comme mon bras, celui qui braque la feuille blanche
J’évite les cobras, les Donnie Brasco qui me branchent
Rien que je bronche sur le fiasco, on fait confiance qu’au trafic qui nous finance et pas aux filles qu’on fiance
Comédie humaine, regenedie dans mes échos mènent toujours la même déco où dieu et le diable finissent ex-aequo
Je m’exécute même quand le câble est exigu
Ma zic’ en exil zigzag entre les basses et les aigus
Je mélange mes fantasmes et mes peines comme dans ce rêve où ma semence de nègre fout en cloque cette chienne de Marine Le Pen
Je deale ma rime en peine et pas de farine pour les narines en peine
On me fait la guerre alors que j’arrive en paix
Je veux pas qu’on m’empêche d’interpréter ou prêter ma voix à tout ceux qui sont prêts à tout péter
Tout prêt du bonheur j’ai tant de mal à le saisir, dans ma frénésie le rap mon anesthésie en dose de 16 mesures
Si je cause de ciel azur ou d’un monde peace, c’est une injure aux tibétains, aux palestiniens et à leurs supplices
Les yeux se plissent mais y a pas de paroles complaisantes, tu crois qu’on plaisante dans les récits qu’on présente ?
Je représente l’intense brailleur, moi je m’en bats de la France d’en bas, je représente la France d’ailleurs
Ici on die sans suicide à la Dalida car d’après eux dans les quartiers y a que des caïds et des Al-Quaeda
Ma racaille d’abord puis les tripes Hip-Hop à tribord et je combat Babylone à bâbord
Aux abords c’est le bordel, quand la horde sème le désordre et met la police hors d’elle
C’est un rap mortel Hip-Hop/Blues, c’est ma cassette qu’on rembobine car elle met de l’hémoglobine sur la blouse
Entre le bitume et la brousse faut que je prouve comme à la russe-roulette j’ai que mes boules et pas de bulletproof
Youssoupha ça sonne trop cain-fri pour mes faf’ et la négritude en France voilà un sujet qui fâche
Être black c’est un don et pas un délit, ni un délire pour être côté dans le R&B ma petite Ophélie
Je veux pas que les fêlés me félicitent, ce qui me plait c’est faire des couplets que la plèbe plébiscite
Avec l’illicite on flirte, aubaine pour ceux qui baignent dans la musique qui heurte à la Kurt Cobain
Meurtre au Bang-Bang déguisé en bavure, car en garde à vue on canne les peaux d’ébène-bene, t’as vu
Ta vie c’est pas le bitume et les rates, vu les tunes que tu rates en croyant faire fortune en faisant du rap
Rester durable c’est primordial, mais je voudrais être prime jusqu’à la mort car j’ai la dalle à un niveau mondial
Oh mon dieu mon sang serait jeté, car si l’amour est aveugle la haine elle m’a toujours zyeutée
Jeune rejeté, l’État met nos vies entre parenthèse, quand ça part en couille on dit que c’est parce que nos parents se taisent
C’est par hantise, peur du lendemain que mes gens tisent
Rien de gentil, y a que du méchant dans ce que mes gens disent
Le monde n’est qu’une marchandise pour l’occident qui fait son biz’ sur la gourmandise et les vices de nos présidents
Eux nous trahissent et deviennent des pompes à fric, j’ai plus d’amour pour le sheitan que pour certains chefs d’État d’Afrique
Je fais pas de détails c’est pourquoi mon rap est strict
On vit comme du bétail c’est pourquoi mon rap est street
Dans mon script j’ai plus le temps pour les sentiments, je suis tellement dos au mur que ma colonne vertébrale est en ciment
Intensément je parle vrai pour faire simple, pas comme ces fous qui feignent la foi en dieu pour faire leurs guerres saintes
Sur les grandes enceintes je décris un monde infâme car si j’ai peur des flammes, je mettrai pas ma femme enceinte
Laisser une empreinte, faire de mon mieux pour qu’il n’y ai pas de drame
Car aucun de nous n’a l’oral d’Abraham
Rien qu’on blâme quand je bla-blatte ton blâme, quand je clame mon blâme et mon âme on veut la brader
Tu sais que les bavards bavent sur mon blaze, blaguent sur mon blaze et à la base j’en suis blasé
Je sais que ça va jaser que ça va jacter et gazer sans tacter et assez décontracter
Rares sont les contrats, nombreuses sont les contraintes mais nous on a pariés sur notre musique à dix milles contre un
Viens dans nos contrées avant de dénigrer comme Sarkozy ce fils de Polonais qui n’aime pas les immigrés
Pour l’avenir je suis pas confiant depuis le 21 avril je sais que les Français sont des racistes conscients
Quand tombe le résultat hardcore, tout le monde hurle, mais l’accident électoral est bien sortit des urnes, non ?
Parfois je rappe avec mes burnes, parfois je rappe avec ma tête mais quand je rappe avec mon cœur ça se ressent sur mes maquettes
Je suis pas une vedette à maquer, le maquis m’a marqué, je prends le mic pour t’estomaquer
Tu me testes au mic et si tu gagnes c’est la preuve que t’auras appliqué notre art avec la hargne
Le savoir est une arme, maintenant je sais, et si je verse une larme c’est parce que maintenant je saigne
Ce qu’on nous enseigne me sidère, car on oublie de nous dire que Napoléon était raciste et sanguinaire
Depuis des millénaires ont dit que le progrès nous libère du divin jusqu’à se croire maître de l’univers
Mais c’est fou comme les principes d’un homme s’évanouissent et que sa foi s’évade face au pouvoir que la femme a entre ses cuisses
Quand j’use mon QI pour penser au cul, j’accumule mes lacunes et perd mon temps à en compenser aucune
MC de mauvais augure, j’aimerais écrire sur les belles blondes, mais putain je viens du Tiers-Monde
Je fais des chansons entières sur notre histoire soit le monde vu par les yeux d’un bledard devenu banlieusard
Pas de la poésie pour les Beaux-Arts, devant leurs beaux yeux un morceau d’Oxmo ne vaut pas Mozart
Le rap est en osmose avec son époque, le message qu’il porte dérange les porcs qui lui ferment la porte
Sur une portée de piano je viens m’étendre pour ceux qui pensent que le monde est gore seulement depuis le 11 septembre
Sinistre a bien compris : c’est quoi le rap, faire de la musique pour un éveil communautaire pour moi c’est ça le rap
On chante notre sale rage depuis le commencement mais comme les problèmes sont les mêmes c’est un éternel recommencement…
Ok, j’ai beau brailler sur des dizaines de mesures, je peux rien tedire d’original qu’un autre rappeur t’es jamais dit, parce que finalement nos plaintes sont les mêmes, on décrit la même réalité, on dénonce les même problèmes titre après tire album après album, au point que j’ai le sentiment que tout ça n’est qu’un éternel recommencement
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